jeudi 11 mars 2010

Voyage 2010 au MAROC en camping-car

Nous avons quitté la région bordelaise le 04/01/2010 pour notre tout premier séjour au Maroc en camping-car prévu jusqu'à début mars. Deux jours pour traverser l'Espagne, trois heures de bateau depuis ALGECIRAS et deux heures pour passer la douane à TANGER : ça y est, on est au Maroc, l'aventure va commencer.
A RABAT, J.Pierre récupère son autorisation d'émission radio-amateur (indicatif CN2JF)

Le temps pour le moment est assez exécrable (pluie, orage). Nous décidons, pour commencer, de suivre la côte ouest côté atlantique. Après MOHAMMEDIA, en évitant CASABLANCA
paysage très uniforme constitué de champs cultivés et de villages.

A MARRAKECH, où il faisait 5° le matin, nous nous rendons à pied Place Jemaa El Fna, grouillante de montreurs de serpents, de vendeurs de fruits, de femmes réalisant des tatouages, de musiciens, d'hommes en costumes traditionnels. Puis nous déambulons dans le souk proposant tous les produits classiques de l'artisanat : bijoux, cuirs, poteries, lampes, tapis... Le soir, nous allons à la soirée fantasia réservée Chez Ali mais le spectacle, insignifiant, nous a bien déçu !

A AGADIR, J.Pierre rencontre Abdou (CN8VO) un radio-amateur qui organise avec d'autres, les commémorations du 50ème anniversaire du séisme d'AGADIR le dernier week-end de février auquel J.Pierre est convié pour activer l'indicatif spécial 5E50SA.
Plus au sud nous passons à TIZNIT puis suivons la route côtière pour rejoindre MIRELEFT. Enfin un peu de chaleur, le thermomètre indique 21°. Nous achetons nos premiers poissons et deux araignées de mer à des pêcheurs.
Nous poursuivons par SIDI IFNI, GUELMIN puis Plage Blanche, un immense plateau désertique servant de parking. Dans la soirée le ciel se dégage et nous pouvons admirer les étoiles et la voie lactée.

Après 226 kms d'un paysage désertique mais grandiose où les ocres des rares maisons se confondent avec la terre, arrivée à EL OUATIA appelée aussi TAN TAN Plage aux maisons peintes de blanc et bleu.

La température monte jusqu'à 30°. Pas plus de 30 kms plus loin, voici l'Oued Chbika, belle lagune qui offre une superbe vue sur la mer et les flamands roses. Malheureusement un projet touristique d'envergure semble prévu dans les années à venir sur ce site d'exception.

Toujours plus au sud nous passons à SIDI AKHFENNIR, village qui ressemble à ceux des films de far-west : quelques boutiques et restaurants en bord de route puis plus rien d'autre que le désert aride.
Vingt kilomètres plus loin, alors que les premières grandes dunes de sable apparaissent, se trouve la réserve naturelle de Naïla, belle lagune où l'on peut admirer flamands roses, mouettes et petits oiseaux.
A quelques kms de TARFAYA, à TAH on entre dans le Sahara Occidental. La route est assez monotone avec les mêmes paysages plats arides à perte de vue. Puis soudain apparaissent les dunes de sable fin et LAÂYOUNE, ville de garnison avec de belles propriétés et parcs très fleuris aux trottoirs plantés de palmiers.

Après bien des hésitations, finalement nous stoppons là notre descente vers le sud. Un trop plein de vent et de désert nous assaille. Tant pis, nous ne verrons pas BOUJDOUR et DAKHLA cette fois-ci, mais 1000 kms de plus ce serait peut-être 1000 kms de trop. Par la même route, aujourd'hui balayée par le vent et encombrée de véritables congères de sable, nous décidons de remonter vers le nord pour prendre dans les jours à venir la direction de l'Anti Atlas réputé pour ses oasis et palmeraies.

En passant par TAN TAN puis BOUIZACARNE et le petit village de TAGHJIJT,
nous découvrons AMTOUDI et l'oasis Id-Aïssa, site touristique classé pour sa kasbah, son village fortifié et ses gorges.

Dans l'impossibilité de trouver une place au camping de TATA, ville bruyante et poussiéreuse, difficile d'accès, nous poursuivons notre route mais pas un camping et pas un seul camping-car en vue ! 305 kms de montagnes omniprésentes (Jbel Bani) déserts parsemés d'oasis et de palmeraies où sont installés de petits villages bien rares.

Le tout petit village de TISSINT et sa cascade Atiq voudra bien nous accueillir pour la nuit sous l'oeil vigilant d'un garde royal.
Il nous reste à parcourir 70 kms pour arriver à FOUM ZGUID avant de repartir pour AGDZ et ZAGORA le long de la vallée du Drâa. Route un peu éprouvante, en reconstruction, beaucoup de poussière mais le paysage est d'une grande beauté : des déserts toujours, des palmeraies encore.

En bord de route, un monsieur nous fait signe de nous arrêter et nous demande un peu de gasoil ou de le conduire à son village de TASLA, ce que nous faisons. Mohammed nous invite à boire le thé puis à partager avec lui le soir un tajine de poulet. Ce sont des berbères à l'hospitalité naturelle pour eux, un peu moins pour nous, mais nous sommes très touchés. On mange dans une longue pièce meublée de larges banquettes recouvertes de beaux tapis de mouton, de gros coussins et de tapis sur le sol. On se déchausse bien sûr avant d'entrer.
Nous voici déjà en février, mais avec encore beaucoup de temps devant nous pour continuer notre découverte du Maroc. Après AGDZ et ZAGORA, MAHMID est au bout de la route et aux portes du désert. Si bien à "La Boussole du Sahara" chez Khalid et Abdou que nous y resterons 6 jours, un exploit ! Un campement style berbère, un très beau panorama à 360° sur le sable, l'oued, le village et l'Atlas, le passage des caravanes de dromadaires, un lieu de rencontres, de discussions et de partage de compétences, de la musique et des chants, la pluie et l'orage pendant les deux premiers jours

une excursion à dos de dromadaires et en 4x4 dans le désert avec une nuit en bivouac au milieu des belles dunes de sable de l'Erg Chigagga sous un ciel étoilé d'une pureté rare et, en prime, un coucher et lever de soleil magnifiques du haut d'une dune : nous ne sommes pas prêts d'oublier cette halte.

Par la même route qu'à l'aller, nous remontons vers ZAGORA et 28 kms avant AGDZ nous bifurquons vers l'est en direction de TAZZARINE.
Avant d'attaquer la vallée du Dadès, nous voulons aussi voir OUARZAZATE, sa kasbah Taourirt et la médina à ses pieds. Après 190 kms, un passage dans les hautes montagnes où le paysage est fabuleux, nous arrivons dans cette grande ville très touristique mais propre et belle avec ses grandes places et ses larges avenues. C'est là, dans le marché, que nous achèterons quelques bijoux berbères.

La vallée du Dadès, aussi connue sous le nom de vallée des roses (on y fabrique par distillation de l'Eau de Rose), s'étire entre OUARZAZATE et BOUMALNE DADES et présente jusqu'à M'GOUNA un paysage quasi lunaire de grands plateaux avec à droite le Jbel Sarhro et à gauche le Haut Atlas enneigé. Puis la végétation devient luxuriante avec des arbresressemblant aux bouleaux, des oliviers, des amandiers en fleurs, des lauriers, des tamaris, des palmiers. Avant BOUMALNE DADES, on prend à gauche la route vertigineuse en suivant le Dadès qui coule tout en bas, au fond des gorges. Très beau temps qui nous permet d'admirer ce superbe site, sans doute le plus beau de notre périple jusqu'à ce jour.

Puis nous faisons 1/2 tour et revenons vers OUARZAZATE d'où nous prenons la direction de la kasbah d'Aït-Bennadou classée au Patrimoine Mondial par l'Unesco et passons le col Tichka à 2260 m d'altitude

avant de redescendre vers TAZENAKHT, la région du tapis. A TALIOUINE on nous l'a dit et reredit, il ne faut pas manquer d'acheter à la coopérative, malgré le coût très élevé (4000 euros le kilo), quelques grammes de pistil de safran pour la cuisine.
Il a tellement plu sur les 87 kms qui séparent ces deux villes que les oueds coulent, gonflent et débordent, inondant les routes et les villages.

A cause de ces conditions météo, nous resterons ensuite stationnés 4 jours à TAROUDANT
où nous rencontrerons Kader (CN8WL)
et en profiterons pour déambuler et acheter quelques souvenirs dans la médina et le souk : une sacrée expérience encore !
Nous réussirons enfin à rejoindre AGADIR, une route étant redevenue praticable mais délicate encore avec beaucoup de trous, des bas-côtés effondrés, l'eau passant par-dessus au niveau de quelques oueds.
Beaucoup de travail en perspective pour les marocains dans les jours et les semaines à venir, sur toutes les routes du Royaume, sans compter les murs et maisons en pisé partiellement effondrés. A AGADIR, nous retrouvons Guy (CN2BG) et son épouse Pascale pour un repas dans un restaurant proche de leur hôtel. Puis nous repartons un peu plus au sud vers TIZNIT, AGLOU-Plage, GUELMIM, ABAYNOU et sa station thermale. Le temps est gris et il pleut de nouveau. Cela n'en finira donc jamais ?!
Nous revenons à TIZNIT et visitons la ville et la médina. Là nous apprenons que les commémorations d'AGADIR de fin février sont annulées car, nous dit-on, d'autres fêtes, religieuses celles-la, sont prévues.
Après deux journées superbes sur la très belle plage du petit village de pêcheurs de TIFNIT et un court passage à AGADIR où nous rencontrons Yann (CN2YF) et son épouse sous un accablant 34° dans l'après-midi, nous ferons par la route côtière plusieurs petites haltes sur des plages de l'Océan Atlantique : IMSOUANE, TAFEDNA, OUALIDIA, SHIRAT, MOULAY-BOUSSELHAM.

A partir d'AGADIR, la pluie ne nous quittera pratiquement plus jusqu'à TANGER. Les champs et cultures sont noyés d'eau et ressemblent par endroits à des lacs. Un début d'année vraiment exceptionnel !

Grâce à une traversée par bateau sans incident, des formalités de douanes et de polices vite expédiées à notre grand étonnement, des kilomètres à travers l'Espagne avalés en moins de deux jours, notre voyage se termine le 5 mars après très exactement 8757 kms.

Si nous revenons un jour au Maroc, on se dit que, en matière de météo, ce ne pourra être que mieux, ou du moins jamais pire !